vendredi 19 août 2016

TABL'EAUX (II) D'ORIENT

Retour au Garet. La lumière et l'eau fusionnent leurs énergies. En pose rapide, l'eau coule dans sa résine les galets du torrent, se fige et devient matière colorée. En pose lente, elle se fait mouvement dessiné à grands coups de traits blancs et argentés.

Magie d'un temps qui parfois se contracte, parfois se dilate. Magie d'un espace rêvé dans lequel les frontières et les distances sont abolies. En quelques secondes, en quelques mètres, les plus belles traditions de l'Orient défilent sous nos yeux.



Urushi : comme une large brosse aux poils durs, la lumière griffe la laque épaisse du courant.



Fauve : tapie au creux des flots, la bête offre le velours de sa fourrure dorée, rayée de noir et ourlée de lumière.




Shanshui : telle une île refuge, la montagne céleste émerge du chaos des flots embrumés, immobile, éternelle.

 




Zen : dans le tumulte des scintillements, dans l'éclat des grondements, naissent la lumière et le silence intérieurs.





Hànzi : l'eau se fait papier de soie pour que l'encre du soleil puisse y tracer ses délicates calligraphies.



Yin-Yang : glacis lunaire et frais de l'eau calme, soudain pétrifiée, fusion ignescente de la roche redevenue dragon.




Soie : moire des ondulations alanguies, brillance des courses rapides, écumes effilochées des reliefs accidentés.




 À Zao : énergie du mouvement, ductilité des formes, flamboiement des couleurs ... illumination de l'abstraction lyrique.